Digitalisation de la culture : Quand le numérique vient sauver l’Art

Morgane MORIN

Happy Content Manager.

En rejoignant l'équipe de Spiral, Morgane conjugue son dada pour l'écriture et sa formation en communication digitale. Ancienne journaliste et "maniaque de la grammaire" revendiquée, c'est ici qu'elle vous donne rendez-vous toutes les semaines pour partager le savoir-faire de l'agence. Faire d'une passion sa profession, c'est ça l'esprit Spiral!

Temps de lecture : 4 min

2 mars 2022

Le milieu artistique et culturel fait partie des secteurs les plus touchés par la crise sanitaire actuelle. Déjà lancé dans un processus de digitalisation, la situation n’a fait qu’accélérer cette dynamique dans le domaine. Il a donc fallu se réinventer et repenser l’écosystème digital culturel pour créer de nouvelles formes d’expériences artistiques. Retour sur ces raisons qui ont poussé le secteur à s’adapter et faire de la culture et du digital un mariage réussi.

Démocratisation de l’accès à la culture

La majorité des ménages disposent chez eux d’une connexion, et cela constitue un réel défi pour l’approche traditionnelle des pratiques culturelles car cela remet en question plutôt radicalement notre façon d’accéder à la culture. En effet, avec Internet, le clivage amateur/professionnel devient plus incertain, l’accès à l’art est plus facile, mais le moyen de produire aussi. De plus, les activités culturelles étaient en général étroitement associées à un support physique et/ou à un lieu : le domicile pour la télévision, les établissements culturels pour la fréquentation des œuvres, etc. Par exemple, il y a quelques années encore, écouter de la musique renvoyait aux disques et cassettes qu’on écoutait chez soi ; lire, aux livres et à la presse papier accessible en bibliothèque ou en magasins ; voir un tableau, aux musées, etc. Désormais, rares sont les pratiques culturelles accessibles sur un seul support, un seul média ou dans un seul lieu.

Evolution des pratiques culturelles

Feu le milieu culturel confidentiel et élitiste donc, on constate également le phénomène de « la culture chez soi ». L’accès s’étant étendu à tous ou presque, la culture de l’écran amène à la culture de la connaissance, sans bouger de son canapé. La pratique, déjà démocratisée avant la crise sanitaire, n’a fait qu’augmenter depuis celle-ci. On pense par exemple au Google Art Project qui, complété par son nouvel outil Google Open Gallery, permet depuis 2011 de visiter virtuellement 300 musées ou lieux du monde entier grâce à la technologie Street View et la numérisation en 3D de dizaines de milliers d’œuvres. Le digital offre également une proximité non négligeable avec les artistes. Il créé du lien. Pendant les périodes de confinement, de nombreux musiciens ont par exemple donné gratuitement des concerts, permettant ainsi un dialogue direct entre l’artiste et son public. Le secteur, pris de court par la pandémie, a donc du adapter son offre au digital et à la demande croissante des nouveaux consommateurs d’art.

Une situation amenée à durer?

A l’heure de la réouverture des lieux culturels, vient à se poser la question suivante : cette digitalisation est-elle amenée à perdurer ? Étant données les évolutions sociétales faisant du numérique une norme dans beaucoup de secteurs, il est légitime de penser que si la crise sanitaire a accéléré la transformation numérique du secteur, celle-ci était à la fois nécessaire et inéluctable. Toutefois, il est indispensable pour les institutions culturelles de réfléchir à la cohabitation entre le online et le offline, l’offre digitale et l’offre physique. L’idée étant de tendre vers une offre omnicanale permettant au public de faire une expérience culturelle globale et totale.

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